Pourquoi « Stop à l’oubli » Association des familles de victimes de l’ « affaire Alègre » à Toulouse, a-t-elle été censurée une fois de plus ?

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Pourquoi « Stop à l’oubli » Association des familles de victimes del’ « affaire Alègre » à Toulouse, a-t-elle été censurée une fois de plus ? Fin mars un journaliste de NRJ12,dans le cadre de l’émission « CRIMES », produite par JM Morandini, était venu interviewer longuement le président de l’Association des familles de victimes de l’affaire Alègre « Stop à l’oubli ». Depuis, la discusion de ce documentaire sur les crimes de ce tueur en série n’a cessé d’être reportée et voici le mail que le journaliste lui a envoyé le 2 octobre, soit la veille de la discusion:Bonjour,Les documentaires que j’ai consacrés aux affaires Mohamed Merah et Patrice Alègreseront diffusés demain soir, lundi 3 octobre à 20h50 sur NRJ12. Hors la présence de Jean-Marc Morandini, donc… Ils devraient être rediffusés le lundi 17 octobre à 22h30. En revanche, j’ai le regret de vous annoncer que vous n’y apparaîtrez pas.

Un problème technique d’altération de fichier informatique empêche la diffusion de votre témoignage. J’en suis vivement désolé.Frédéric GILBERT Journaliste-réalisateur

La raison invoquée est évidemment invraisemblable puisque, outre le fait qu’un journaliste chevronné ne peut connaître un  » problème technique d’altération de fichier informatique », le reportage est découpé en toutes petites séquences de témoignages et donc le montage a dû être fait bien à l’avance. Le réalisateur se serait donc aperçu du problème beaucoup plus tôt et aurait pu recommencer l’interview!Ce reportage, tel qu’il a été présenté s’en tient évidemment à la version officielle: « Circulez, y’a rien à voir ». Mais il pose deux quesons majeures:- Pourquoi certains des meurtres que Patrice Alègre a reconnus et pour lesquels il a été jugé et condamné, avaient-ils été si rapidement classés « suicides » ou « sans suite » alors même que les preuves de meurtres étaient d’emblée évidentes?- Pourquoi les crimes pour lesquels il s’était lui-même accusé et ceux pour lesquels on retrouve de nombreux indices allant dans le sens de son implication n’ont-ils pas fait l’objet d’investigations plus poussées ?Pour mémoire il y a eu plus de 190 meurtres ou disparitions non élucidés pendant ces années sur la seule juridiction de Toulouse…

Pour toute réponse l’émission présente un rideau de fumée dressé ici par un Procureur Général mettant seulement en avant les invraisemblances évoquéespar un certain Djamel, sorti d’on ne sait où. . Tout ceci n’a-t-il pas été savamment orchestré d’autant plus que ce malheureux Djamel est décédé peu après dans des conditions surprenantes ?Or, aucun début de réponse n’est apporté à ces questions fondamentales.Et nous sommes d’autant plus scandalisés que pas une seule seconde n’ait été retenue de la longue interview du président de l’association. Cette intervention était-elle a ce point dérangeante et soulignait-elle trop :

-1) Le rôle de certains hauts gradés de la gendarmerie qui se sont « opportunément » retrouvés à des places « officielles » ou « officieuses » à chaque étape du périple criminel de P.Alègre et des enquêtes « infructueuses ».L’un d’eux s’est retrouvé en position d’accusé à la barre d’un tribunal pour des affaires de trafic de meubles volés et un autre a fait l’objet d’un rapport de l’IGPN qui note que « Son comportement professionnel et privé ne s’inscrit pas dans l’esprit de l’éthique d’un militaire ? »

-2) Le rôle d’un Procureur de la République également présent auprès des différents protagonistes à des moments –clés. Son éthique a d’ailleurs été gravement mise en cause par son supérieur hiérarchique (cf Rapport du juge Bréard).

-3) Le rôle de quelques élus qui, malgré des mensonges avérés, n’ont jamais été inquiétés.On peut retrouver ces divers personnages mêlés à des trafics de drogue, d’objets d’arts, de chiens et d’armes, à la prostitution et à différents rackets…. Des observations sommaires permettent, en effet, de vérifier qu’il s’agissait des mêmes années, et toujours des mêmes acteurs, qu’ils soient voyous ou institutionnels.Dans quel cadre, alors, a opéré P. Alègre?Au delà d’être un tueur en série n’était-il pas un tueur à gages? Et si oui, pour le compte de qui?Au profit de quels financements?Au nom de toutes les victimes, au nom des familles mutilées, au nom de la démocratie nous demandons que ces questions essentielles trouvent rapidement une réponse.
Un véritable travail d’investigation aurait peut-être permis d’obtenir la réouverture de tous les dossiers classés sans suite ou ayant fait l’objet d’un non-lieu.